sans titre

Une des neuf gouaches réalisées par Josiane Poquet, et inspirée par l'extrait suivant du livre "La nuit et le clair de lune" d'Henry David Thoreau :

Je serai un bienfaiteur si je parviens à prendre quelques royaumes à la nuit, si je rapporte aux gazettes tout ce qui se passe autour de nous en cette saison qui soit digne de leur attention, si je puis montrer aux hommes qu’il existe une beauté éveillée tandis qu’ils dorment, si j’ajoute aux domaines de la poésie.
De toute évidence, la nuit est plus originale et moins profane que le jour. Je n’ai pas tardé à découvrir que je n’en connaissais que la complexion et que, concernant la lune, je ne l’avais vue que comme à travers la lézarde d’un store, plus ou moins par hasard. Pourquoi ne pas aller marcher sous son éclairage ? Supposons qu’on prête attention aux suggestions que la lune fait pendant un mois, généralement en vain, est-ce que ce ne sera pas différent de tout ce qui peut exister dans la littérature ou la religion ? Mais pourquoi ne pas étudier ce sanscrit ? Qu’advient-il si une lune est venue et a disparu, avec son univers poétique, ses étranges enseignements, ses pensées oraculaires, une créature effrayée si divine qui s’adresse à moi et que j’ai ignorée – une lune disparue sans qu’on y fasse attention ?